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Congomonpays.
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  • Ce qu'on appelle union, dans un corps politique, est une chose très équivoque; la vraie est une union d'harmonie, qui fait que toutes les parties, quelques opposées qu'elles nous paraissent, concourent au bien général de la société...Jean Bertin L.L
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13 mai 2008

Le sang a encore coulé au campus de Kinshasa


Face à la manifestation estudiantine sur le campus de Kinshasa qui ne requérait aucune action répressive, les forces de l’ordre congolaises ont confirmé leur triste réputation de forces de répression. Au lieu de recourir au matériel classique utilisé par toutes les polices du monde, à savoir des canons à eau, des boucliers, des casques de protection, des grenades lacrymogènes et des matraques, elles utilisent volontiers des armes de guerre et tirent des balles réelles sur des manifestants désarmés. La fusillade a fait au bas mot, un mort dans le camp des étudiants, avons-nous appris samedi soir. Une fois de plus, c’est la preuve que la police congolaise n’entrevoit pas à court terme le remplacement des Uzi, Kalaschnikov, Fa et Aka, par un équipement qui éviterait de faire couler inutilement le sang des compatriotes, à chaque intervention dans le cadre des opérations de maintien de la paix ou de rétablissement de l’ordre public perturbé.
Quelles que soient les raisons que l’on peut invoquer, cet étudiant tué par balle est un mort de trop dans le processus d’enfantement de la démocratie congolaise ! Un mort de trop qui allonge la liste déjà longue des victimes de la répression policière dans notre pays. C’est aussi une interpellation pour les responsables de la police en faveur du changement de mentalité et des méthodes de travail.

Que s’est-il passé vendredi dernier sur le site du campus de Kinshasa?

Excédés par la grève déclenchée depuis près de quatre mois par leurs enseignants, des milliers d’étudiants sont montés sur le
campus pour revendiquer la reprise des cours. Une façon d’interpeller le gouvernement, afin qu’il parvienne à trouver des solutions au cahier des charges des enseignants des universités et instituts supérieurs officiels. Par cette manifestation, ils
entrevoyaient d’exercer une pression dépourvue de coloration politique, parce que le problème était d’ordre social et que l’exécutif traînait le pas.
En dehors du débrayage déclenché par les enseignants, les étudiants visaient faire comprendre au gouvernement qu’une « année académique blanche », n’était pas souhaitable pour
eux et leurs parents démunis et qui avaient déjà consenti quelques sacrifices depuis la rentrée académique. En termes des préjudices, les finalistes voyaient leur calvaire perdurer et leur espoir de terminer cette année, repousser en 2009.
Tel est le mobile et le sens que revêtent les manifestations organisées vendredi matin, par des milliers d’étudiants sur le site du campus universitaire de Kinshasa.
Et la répression vint semer la mort sur le campus
Ce matin-là, des barricades placées sur la principale route de Kimwenza et des allées du site du campus, des pneus brûlés, la circulation était complètement paralysée. Les .véhicules de transport en commun n’osaient pas desservir le secteur, par crainte des incidents avec des étudiants qui massés sur les altères, brandissaient des rameaux et des branchages, en réclamant la reprise impérative des cours. Seules quelques voitures privées tentaient de négocier le pas$age avec les manifestants.
Informés de ces manifestations, les responsables de la police dépêchèrent sur le lieu, des éléments du bataillon mobile d’intervention Kinshasa-Est appuyés par des agents de la Police d’intervention rapide.
Les témoins présents sur le lieu, affirment avoir vu des policiers déchaînés ôter les barricades, en chargeant sur des étudiants non armés. D’abord des tirs de coups de feu en l’air, puis des coups de crosse d’armes et des bottes distribués sur ceux qui résistaient, ce fut la débandade généralisée. Pendant que les plus faibles tombaient, les plus agiles s’enfuyaient, perdant qui un téléphone portable, qui une cartable contenant des notes de cours.
La suite? La fusillade continuait de plus belle, la confusion était à son comble et c’est dans cette ambiance qu’un étudiant atteint par une balle, s’est écroulé. Voilà quia fait monter de plusieurs crans, la tension dans le milieu des étudiants,
incapables de s’expliquer cette furie policière pour répondre à leur mouvement de revendication devant l’éventualité d’une année académique blanche.
Bilan : plusieurs blessés. Grièvement touché, Luvumbu Kasongo, étudiant en 1er graduat médecine, saignant abondamment à la jambe droite, a été vite acheminé aux Cliniques universitaires du Mont Amba où il a été admis aux urgences.
Mais selon des informations non vérifiées, un des étudiants blessés n’a pas survécu à ses blessures. Aujourd’hui, on se pose de tas des questions sur la suite que l’exécutif entend réserver à ce dossier. Va-t-il laisser pourrir la situation, sachant bien qu’avec une année blanche, il va récolter une tempête dans les milieux des universités et instituts supérieurs officiels !
Va-t-on continuer à dépêcher sur les lieux des manifestations de rue, des policiers toujours armés des Uzi, Fa, Kalaschnikov, Aka et des grenades défensives ? Quelle est l’autorité civile qui a ordonné l’usage des armes de guerre contre des étudiants ? Quel sort réserve-t-on au policier qui a tiré sur l’étudiant Luvumbu Kasongo ? Comment les responsables de la police nationale congolaise entendent –ils lutter contre les bavures policières à répétition, les agents à la gâchette facile ?


Plus on agit suivant la raison, plus on est libre



Le Phare

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