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3 mai 2008

Burkina:

Sommet sur le fleuve Niger: LA COURSE CONTRE LA MONTRE
(L'Essor 02/05/2008) 


La rencontre de Niamey a adopté un ambitieux programme d'investissement pour préserver ce patrimoine vital pour toute la sous-région et aujourd'hui sérieusement menacé
Ce n'est maintenant un secret pour personne que le fleuve Niger est en danger. Ce fleuve comme d'autres cours d'eau est très menacé par les changements climatiques. Depuis quelques années, les pays d'Afrique de l'ouest et du centre qui ont en commun ce patrimoine se mobilisent pour le sauver. Une organisation sous-régionale existe à cet effet : l'Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN). Pour la huitième fois, les chefs d'État et de gouvernement des pays membres de cette organisation étaient réunis en sommet à Niamey, mercredi.
Ce 8è sommet a enregistré la participation de quatre chefs d'État : le président de la République, Amadou Toumani Touré, l'hôte de la conférence, Mamadou Tandia, Thomas Yayi Boni (Bénin), Idriss Deby Itno (Tchad). Le Burkina Faso était représenté par son Premier ministre Tertius Zongo. La Guinée avait envoyé son ministre de l'Énergie et de l'Hydraulique, Demola Seriki. Son collègue nigérian de l'Agriculture, Ninaga Komata Goumou était le chef de délégation de son pays. Les partenaires français qui sont beaucoup impliqués dans la préservation du fleuve (l'ancien président français Jacques Chirac avait organisé une conférence sur le sujet en 2004) étaient représentés par Alain Joyandet, le tout nouveau secrétaire d'État à la Coopération et à la Francophonie
Le sommet qui s'est déroulé au Palais des congrès de Niamey a pris d'importantes décisions. Auparavant, les chefs d'État et les ministres avaient discuté tous les aspects concernant la sauvegarde du Niger : la gestion des ressources naturelles dans le bassin du fleuve, la préservation et la protection de l'environnement, les changements climatiques. Bien sûr, des sujets d'actualité comme la crise céréalière mondiale n'ont pas été éludés.
Face à ces défis, les dirigeants des pays membres de l'organisation ont décidé de renforcer les mécanismes sous-régionaux, régionaux et internationaux d'intégration et de coopération déjà existants.
Ils ont ainsi ont adopté un ambitieux programme d'investissement s'étendant sur période 2008-2027, dans le bassin commun. Coût du programme : environ 3600 milliards de Fcfa dont 980 milliards au compte de notre pays. Cette information a été donnée à la presse nationale par le ministre de l'Énergie, des Mines, et de l'Eau, Ahmed Sow. Le programme se décline en différents plans quinquennaux dont le premier couvre la période 2008-2012.
Dans ce plan, la priorité est accordée à certains projets majeurs tels le barrage de Taoussa dans notre pays et celui de Kanadji au Niger. Du reste, le sommet a adopté une décision spéciale sur l'accélération de la réalisation de ces ouvrages. Dès juin prochain, une table ronde des bailleurs de fonds sur le financement du programme d'investissement est prévu à Niamey. Selon le ministre Sow, environ 4o% des financements nécessaires à l'exécution du premier plan quinquennal sont déjà mobilisés. Le ministre de l'Énergie, des Mines, et de l'Eau, pense que l'ensemble du financement sera entièrement bouclé à l'occasion de cette table ronde.
La rencontre de Niamey a également adopté la Charte de l'eau du bassin du Niger et a préconisé l'accélération de son processus d'entrée en vigueur. Ladite charte, a expliqué Ahmed Sow, vise à instaurer une gestion responsable, coordonnée et durable de l'exploitation du fleuve Niger. Elle stipule une lutte vigoureuse contre l'ensablement du fleuve et pour la protection de ses berges.
Toujours au nombre des décisions prises par les dirigeants, l'on retiendra l'accélération des études sur le financement autonome et durable de l'Autorité du bassin du Niger et du rythme d'aménagement et de mise en valeur du potentiel irrigable.
Autres décisions importantes : le renforcement des mécanismes de concertation existants et la prorogation du mandat du nigérian Mohamed Bello Tuga, au poste de secrétaire exécutif de l'ABN pour une durée de deux ans non renouvelables. Le président nigérian, Alhaji Umaru Musa Yar'Adua a été désigné à la présidence en exercice de l'ABN pour également deux ans. Et c'est encore au Nigeria que se tiendra le prochain sommet des chefs d'État et de gouvernement. Ce sera en principe au cours du premier semestre 2010.
Avant de revenir au pays, le président de la République, Amadou Toumani Touré a visité le nouveau bâtiment qui va bientôt abriter l'ambassade de notre pays à Niamey. Bâtie sur une surface de 1,5 hectare, cette "maison du Mali" comprend une dizaine de bureaux, une salle de réunion et un espace de détente. Le tout a coûté un peu plus de 265 millions de Fcfa.

Envoyé spécial
S. DOUMBIA

UNE LONGUE HISTOIRE
L'idée de la création d'un organisme public chargé de promouvoir la mise en valeur des ressources du bassin du fleuve Niger remonte à l'époque coloniale avec la mise en route à Bamako, d'une mission d'étude et d'aménagement du Niger. Le 26 octobre 1963, les États riverains du fleuve Niger et de ses affluents adoptaient l'Acte de Niamey relatif à la navigation et à la coopération économique entre les États du bassin du fleuve.
L'Acte de Niamey a été modifié et remplacé par un accord créant la Commission du fleuve Niger (CFN) et relatif à la navigation et au transport sur le fleuve en novembre 1964. Le but de la Commission était d'encourager, promouvoir et coordonner les études et les programmes relatifs aux travaux de mise en valeur des ressources du bassin.
Après 17 ans de fonctionnement sans résultats satisfaisants, les États membres décidèrent lors d'un sommet à Lagos en 1979, de remplacer la Commission du fleuve Niger par une autre institution dont les attributions iraient au-delà de celles de la CFN. C'est ainsi que naquit à Faranah (en Guinée), l'Autorité du Bassin du fleuve Niger (ABN) avec 9 membres : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad.
La mission de l'ABN est de promouvoir la coopération entre les pays membres et d'assurer un développement intégré du bassin du fleuve dans divers domaines (énergie, hydraulique, agriculture, élevage, pêche et pisciculture etc.). Depuis sa création, l'Autorité a initié plusieurs études pour l'élaboration d'un plan de développement intégré du bassin.
Dès les trois premières années de fonctionnement, l'ABN connut une crise financière et institutionnelle due notamment à l'insuffisance de soutien financier des États membres. Ce qui obligea les pays concernés à réviser la convention portant création de l'ABN. L'adoption en 1998 d'un plan triennal d'actions (2000-2002) et sa mise en œuvre ont permis à l'ABN de relancer progressivement ses activités. Depuis, les réunions statutaires se tiennent régulièrement. La plupart des pays apportent leurs contributions et les partenaires au développement ont repris leur assistance.
S. D


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